Du principe de plaisir à celui de réalité dans votre gestion budgétaire

Le plaisir est une sensation agréable qui est ressentie lorsqu’un besoin est satisfait ou lorsqu’un désir est réalisé. Cet opposé à la frustration et à la douleur est vivement recherché, quitte à avoir des comportements irraisonnés et à en subir les conséquences fâcheuses, telles qu’une situation financière déséquilibrée dues à un surplus de dépenses plaisirs.

Le principe de plaisir et un budget déséquilibré

Freud a développé le principe de plaisir au début du 20e siècle, en partant du constat que l’être humain cherche spontanément la satisfaction d’un besoin ou d’un désir, afin de décharger une pulsion de vie ou de plaisir.

Le principe de plaisir est ainsi une force motrice de la partie la plus fondamentale et animale du psychisme humain en quête de satisfaction immédiate. Cela peut être la réponse à un besoin vital, comme manger ou boire, ainsi que celle à un désir sexuel ou à une pulsion émotionnelle. Ainsi, les achats compulsifs sont souvent une réponse au principe de plaisir. De même que toutes les dépenses qui vont au-delà du budget préalablement défini ou de vos revenus sont guidées par la quête de plaisir et non par la raison.

Cette partie primaire du fonctionnement humain est particulièrement active chez les enfants en bas âge. Ces derniers agissent selon leurs besoins de nourriture, d’eau, d’être changés, et tous les autres besoins fondamentaux qui assurent leur survie.

En grandissant, l’être humain va développer son égo pour l’aider à contrôler ses pulsions en adaptant ses comportements. En effet, les agissements d’un enfant sont acceptés et tolérés, alors qu’un adolescent ou un adulte ayant des actions similaires est pointé du doigt. Entre alors en jeu le principe de réalité, qui guide vers la voie la plus adaptée et socialement acceptée pour satisfaire les besoins et les désirs.

Le principe de réalité et une situation financière saine

Ce concept, développé également par Freud dans la continuité de ses observations sur les comportements humains, démontre la capacité de l’être humain à prendre en compte les entraves au plaisir et à la réalisation de tous ses désirs, advenant principalement du monde extérieur, telles que les règles de bienséance, l’éducation, la culture, les lois, etc.

Autrement dit, le passage de l’enfance à l’âge adulte s’accompagne d’un développement de la conscience et des capacités de jugement, d’un élargissement de l’attention et de la mémoire, et de l’émergence de la pensée rationnelle. Cette évolution est progressive et relative aux expériences vécues.

De ce fait, chaque dépense devient davantage réfléchie. Cette même réflexion laisse aussi plus de place à l’épargne et aux éventuels investissements. Il ne s’agit plus de sortir la carte bancaire chaque fois qu’un désir pointe le bout de son nez. Le plaisir devient une conséquence des actions menées à plus ou moins long terme, et non plus la cause des dépenses. Vos prochaines vacances vous procureront tout autant de plaisir et de souvenirs, si ce n’est plus, que si vous aviez acheté tous ces vêtements qui vous ont fait de l'œil en vitrine et qui dorment désormais au fond d’un placard.

Accueillir la frustration pour une gestion budgétaire réaliste

Il est nécessaire pour l’enfant de connaître des épisodes de frustration, pendant lesquels ses besoins et ses désirs ne seront pas satisfaits immédiatement. Ainsi, il est amené à chercher des solutions alternatives pour obtenir satisfaction et donc plaisir. Cela participe à développer sa créativité et son pouvoir de résilience. Celle-ci est essentielle tout au long de la vie pour faire face aux épreuves de cette dernière de manière positive et optimiste.

Ainsi, lorsqu’un enfant souhaite obtenir un nouveau jouet, il est conseillé de ne pas répondre à toutes ses demandes. Ce ne serait pas raisonnable pour votre budget. De plus, il vaut mieux lui transmettre une éducation financière. Que peut-il faire pour obtenir l’argent dont il a besoin pour acquérir son nouveau jouet ? Selon son âge, il peut épargner son argent de poche ou celui obtenu à son anniversaire et Noël, il peut participer à des tâches ménagères de la maison contre une rémunération, etc.

Il est également important d’alterner ces instants de frustration avec des moments de réussite et de récompense, afin que l’enfant garde sa motivation et renforce sa confiance en lui. Pour avoir foi en l’avenir, il est primordial de croire en soi et en sa valeur. Il en va de même pour vous. Il est autorisé de vous accorder quelques plaisirs ponctuels pour vous féliciter de vos réussites, tant que cela reste raisonnable et dans les limites de votre gestion budgétaire.

Une explication scientifique aux réactions face au plaisir

Biologiquement parlant, le principe de plaisir serait guidé par notre cerveau émotionnel, communément nommé le “cerveau reptilien”, qui est le siège des émotions et des pulsions élémentaires et archaïques.

Ce serait même plus précisément le noyau cérébral appelé “striatum” qui serait responsable des demandes croissantes en nourritures, en sexe, en argent, et autres plaisirs, puisqu’il libère de la dopamine, autrement dit “l’hormone du plaisir”. Cet organe s’active dans des situations correspondant aux comportements de survie de l’être humain : manger, se reproduire, acquérir un statut social, tout en minimisant ses efforts.

Vous libérez également de la dopamine chaque fois que vous faites une dépense qui vous procure du plaisir, comme acheter une voiture neuve ou le nouveau smartphone à la mode. Le processus s’opère aussi pour de plus petites dépenses, lorsque vous vous offrez un bouquet de fleurs ou une pâtisserie. Le risque est d’entrer dans un engrenage et, comme on développe une addiction à la cigarette ou au chocolat, de multiplier les dépenses plaisirs.

Des connexions cérébrales en faveur de votre gestion budgétaire

Le principe de réalité, quant à lui, est davantage représentatif du fonctionnement du cortex préfrontal, qui vient inhiber le striatum et donc le principe de plaisir par le biais de connexions neuronales profondes. Cette capacité d’inhibition se travaille comme un muscle, et cela commence dès l’enfance lors des épisodes de frustration. Lorsque que tout est accessible, sans difficulté, l’enfant développe moins de connexions neuronales permettant d’inhiber la libération de dopamine par le striatum.

En l’absence de cette frustration dès l’enfance, le principe de plaisir est encore très présent dans la vie de l’adulte, et guide de nombreux comportements. La rééducation à la résilience et à l’attente est donc plus difficile, notamment dans une société de consommation et d’immédiateté qui affaiblit les fibres nerveuses de la patience. 

Comme une pratique physique et sportive, muscler le cortex préfrontal et, de ce fait, le principe de réalité nécessite un entraînement régulier pour modifier les circuits neuronaux. Cela peut se faire avec l’accompagnement d’un coach, notamment financier lorsqu’il s’agit de revenir à la réalité de sa gestion budgétaire.

Le coaching budgétaire Plénit’Finances peut être vécu comme de la frustration au départ, pour que vous puissiez vous rééduquer et atteindre des comportements financiers plus réalistes, qui vous procureront du plaisir et pour lesquels vous pourrez vous récompenser.

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